Le gestionnaire de réseau Elia a décidé de construire une île énergétique artificielle en mer du Nord belge.
Cette île permettra de transporter l’énergie renouvelable produite par les parcs éoliens en mer vers le réseau haute tension terrestre, tout en connectant le réseau belge à ceux, entre autres, du Royaume-Uni et du Danemark. Cette première mondiale est située au cœur de l’une des routes maritimes les plus fréquentées au monde. Et Jan De Nul participe à sa construction en tant que partenaire dans TM EDISON.
Une première mondiale tournée vers l’avenir.
La Belgique investit dans les énergies renouvelables afin de se préparer aux objectifs énergétiques européens pour 2030. L’un de ces objectifs est de porter la capacité de l’éolien en mer à environ 100 GW. Grâce à une capacité de 3,5 GW, l’île énergétique jouera un rôle clé dans cette transition.
Cette île combinera deux fonctions essentielles :
- D’une part, l’électricité renouvelable provenant de la zone Princesse Elisabeth y sera transformée pour être acheminée vers le continent.
- D’autre part, l’île servira de nœud d’interconnexion avec d’autres réseaux énergétiques, notamment via la liaison Nautilus avec le Royaume-Uni et la liaison Triton avec le Danemark. Cette interconnexion permettra de fluidifier les échanges d’énergie entre les réseaux et d’éviter les surcharges.
Une attention particulière pour la nature.
La construction de l’île se fait en tenant compte de son impact sur la nature. Des rebords seront aménagés à sa périphérie pour offrir des zones de nidification aux mouettes. Sous l’eau, des panneaux en relief favoriseront le développement de la petite faune marine. Diverses protections contre l’érosion ainsi que des lits de gravier autour de l’île fourniront un refuge sûr pour les poissons.
L’objectif : créer un véritable hotspot de biodiversité.
Quelques informations techniques :
Avant toute intervention sur le site, une étude approfondie du sol marin est réalisée afin de garantir que les travaux peuvent être exécutés en toute sécurité, sans interruption ni obstacle imprévu. Ensuite, les dragues aspiratrices en marche nivellent le sable et préparent le fond marin pour les étapes suivantes.
Pendant ce temps, les caissons qui formeront le pourtour de l’île sont construits. Ces 23 blocs en béton armé, mesurant 58 mètres de long, 28 mètres de large et 28 mètres de haut, pèsent 20 000 tonnes chacun.
Leur fabrication se déroule dans le port de Flessingue (Vlissingen) et comprend cinq étapes de production :
1. Coulage de la dalle de fondation
2. Construction des parois verticales
3. Intégration des goulottes pour câbles
4. Pose de la dalle de couverture
5. Ajout de la protection contre les vagues
Chaque caisson nécessite environ 85 jours de production, mais grâce à un système de production en ligne, cinq caissons peuvent être fabriqués en parallèle.
Mise en place des caissons
Pendant que les caissons sont en construction, le navire d’installation de rochers Simon Stevin dépose des pierres sur le fond marin pour constituer une base rocheuse solide en vue de leur installation.
Les caissons, qui dessineront les contours de l’île, seront positionnés sur une période de deux ans. Les travaux sont toutefois interrompus durant l’hiver, en raison des conditions maritimes trop agitées.
Une fois prêts, les 23 caissons en béton partiellement immergés sont remorqués jusqu’au site en mer. Sur place, les navires de dragage remplissent l’intérieur des caissons avec du sable, les faisant ainsi s’enfoncer progressivement jusqu’à leur position définitive sur la fondation rocheuse.
Des protections contre l’érosion et les vagues sont ensuite placées autour des structures afin de limiter les risques de dégâts pendant les tempêtes.
Enfin, le cœur de l’île est remblayé avec du sable, puis compacté avec soin. C’est sur cette plateforme stable et sécurisée qu’Elia installera les équipements électriques nécessaires.